La joie fait rayonner les enfants. Elle est spontanée, communicative, parfois explosive. Mais derrière ses éclats de rire et ses bonds d’enthousiasme, la joie peut aussi, paradoxalement, conduire à des comportements impulsifs : courir sans regarder, pousser un copain pour jouer, crier dans un moment inadapté, ou même mordre sous l’effet d’un trop-plein d’excitation.
Faut-il calmer la joie ? Absolument pas. Mais il est essentiel d’accompagner l’enfant pour qu’il apprenne à la réguler, à l’exprimer sans nuire, et à trouver des stratégies alternatives lorsque son énergie déborde. C’est là qu’un outil simple et puissant entre en jeu : la roue des choix.
Pourquoi la joie peut-elle déborder ?
La joie est une émotion intense, liée à une activation importante du système nerveux. Chez les enfants, le cerveau émotionnel (particulièrement l’amygdale et les circuits de la récompense) peut rapidement prendre le dessus, tandis que les zones cérébrales responsables du contrôle de soi (comme le cortex préfrontal) ne sont pas encore complètement matures.
Cela signifie que l’enfant peut ressentir très fort sans toujours savoir quoi faire de ce qu’il ressent.
Il n’a pas l’intention de mal faire : il est simplement débordé par une émotion positive, mais qui nécessite elle aussi un cadre.
Accompagner la régulation émotionnelle : une compétence à apprendre
Réguler ne veut pas dire réprimer. Il s’agit plutôt d’apprendre à reconnaître ce que l’on ressent et à utiliser des stratégies pour canaliser l’énergie émotionnelle sans dommage pour soi ou les autres.
Cela suppose :
- D’identifier les signaux corporels de la joie intense (cœur qui bat fort, envie de sauter, de parler fort, etc.)
- De nommer l’émotion (« Je ressens de la joie », « Je suis excité »)
- De proposer un espace et des outils pour transformer cette énergie
La roue des choix : un outil visuel et ludique
La roue des choix est un support visuel sur lequel l’enfant peut trouver plusieurs stratégies pour canaliser une émotion vive, ici la joie. Elle l’aide à reprendre du pouvoir sur lui-même, à faire un choix, à agir de manière adaptée plutôt que de subir l’impulsivité.
Exemple de choix possibles sur une roue de la joie :
- Sauter sur place 10 fois
- Chanter une chanson
- Faire un câlin à un doudou
- Lancer une balle contre un mur 20 fois
- Dessiner ce qui me rend heureux
- Respirer comme une montgolfière
- Danser quelques minutes
- Chuchoter « je suis trop content » plusieurs fois
- Écrire ou raconter à quelqu’un pourquoi je suis si heureux
On peut adapter la roue à l’âge de l’enfant, au lieu (classe, maison, crèche), et la co-construire avec lui pour renforcer son efficacité.
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